Notre histoire
1971 Création de la première association sur le droit d’asile
France terre d’asile débute ses activités en janvier 1971, dans un contexte politique fortement marqué par la guerre froide et les mouvements politiques ou indépendantistes.
Issus de milieux intellectuels provenant de la Résistance, mais aussi du réseau « tiers-mondiste » Curiel, d’associations chrétiennes et laïques, ses fondateurs souhaitent d’abord créer un comité de vigilance contre les expulsions de jeunes étrangers ayant fui des régimes dictatoriaux. L’initiative évolue vers un projet plus large de défense et d’accueil des réfugié.e.s. France terre d’asile se définie d’abord comme un groupe de pression qui revendique un programme ambitieux : obtenir des pouvoirs publics la définition d’une véritable politique en matière d’accueil des réfugié.e.s. L’association ne délaisse toutefois pas complètement les actions de terrain en se concentrant sur les questions d’accueil, d’intégration et d’appui juridique.
1973 – 1980 Du Chili à l’Asie du Sud-Est, un dispositif national d’accueil se met en place
Lors du coup d’État au Chili de septembre 1973, France terre d’asile se mobilise et propose à des associations de se regrouper au sein d’un comité de coordination pour l’accueil des réfugié.e.s du Chili, qui permettra de rassembler plus de 25 associations et groupements pendant plus de deux ans. Un dispositif qui s’étend à partir de 1976 aux réfugié.e.s de toutes origines, lesquels bénéficient alors des prestations familiales et autres allocations. De mai 1975 à la fin février 1980, 63 056 réfugié.e.s originaires pour la presque totalité des trois pays de l’ancienne Indochine sont accueilli.e.s officiellement dans de nombreux Centres provisoires d’hébergement (CPH) décentralisés.
Cette proactivité explique le rôle de coordinateur et la position de médiateur privilégié de France terre d’asile avec le gouvernement durant cette période de mise en place du dispositif national d’accueil (DNA) dont la gestion lui est confiée.
1981 – 2000 Mobilisation pour tous les réfugiés et pour le droit d’asile
Les guerres ou conflits civils, ethniques et religieux en Europe comme en Afrique vont entraîner le déplacement de centaines de milliers de réfugié.e.s aux portes de l’Europe. La demande d’asile repart à la hausse dans toute l’Europe. Les réfugié.e.s augmentent et leur provenance se diversifie au gré des crises politiques et les conflits du monde entier.
Alors que France terre d’asile gère depuis dix ans le dispositif national d’accueil et le secrétariat de la Commission nationale d’admission, le gouvernement décide de scinder le DNA en deux types de dispositifs (un pour les réfugié.e.s, les CPH, et un pour les demandeur.euse.s d’asile, les Cada) et de retirer le droit au travail aux demandeur.euse.s d’asile.
L’association ouvre son premier Cada à Créteil en 1991, tout en gardant son centre de transit et ouvre en 1993 un CPH. France terre d’asile se mobilise également en faveur des mineur.e.s isolé.e.s demandeur.euse.s d’asile dont le nombre augmente fortement dans les années 1990 et créé le premier centre d’accueil à leur destination. En parallèle de son action sur le terrain, l’association poursuit sa participation directe à la politique publique de l’accueil des réfugié.e.s.
2000 – 2010 A l’heure de la mondialisation, nouveaux regards sur toutes les migrations
A l’heure de la mondialisation, les demandes d’asile se multiplient et inquiètent l’Etat qui décide d’entreprendre une vaste réorganisation du secteur de l’asile et de l’immigration. En conséquence, fin 2003, France terre d’asile perd la coordination du dispositif national d’accueil, qu’elle assurait depuis 30 ans, laquelle est transférée à l’Office des migrations internationales (OMI), aujourd’hui Office français de l’immigration et de l’intégration (Ofii).
Cette décision oblige l’organisation à se réinventer, et à renforcer la dimension plus sociale de ses missions. Elle s’implante plus largement sur le territoire en multipliant les ouvertures de Cada et engage un vrai travail d’accompagnement des mineur.e.s isolé.e.s. Par ailleurs, le ministère des Affaires sociales confie de nouvelles mission à l’association notamment en matière d’intégration des personnes réfugiées. En 2007, le secteur de l’asile passe sous la seule autorité du ministère de l’immigration nouvellement créé.
2010 à nos jours
La fin des années 2010 est marquée par un nombre d’arrivées record de personnes réfugiées, poussant à un verrouillage croissant de l’Europe, dans un contexte de montée des populismes et du sentiment anti-immigration. En 2011, France terre d’asile prend en charge quotidiennement 5 000 personnes et a commencé depuis un an à intervenir en centres de rétention.
Alors que le printemps arabe conduit à un nombre important de déplacement de population, France terre d’asile s’engage en soutien à la transition démocratique en Tunisie et à l’accueil des populations migrantes déplacés de la Libye voisine en ouvrant une antenne à Tunis en 2012.
En France, campements, évacuations et démantèlements, à Calais puis Paris, rythment l’actualité et l’action de France terre d’asile qui ouvre un bureau d’information à Calais et réalise des maraudes dans ces deux villes. Le début des années 2020 est marquée par deux crises importantes pour lesquelles l’association se mobilise pleinement et immédiatement : les évacuations de personnes afghanes suite au retour des Talibans et la guerre en Ukraine.
En 2022, l’association gère une centaine de dispositifs à travers la France et accueille et accompagne quotidiennement plus de 12 000 personnes.